Ce poisson n’a pas d’arêtes, mais une énorme tête, très laide, hérissée d’épines, boursouflée, avec des yeux proéminents placés sur le dessus et une immense bouche peuplée de dents pointues et menaçantes. C’est ce qui explique que, pour la majorité des baudroies, cette abominable tête soit toujours détachée. Seul alors le corps allongé, presque cylindrique, recouvert d’une peau lisse, sans écailles, un peu visqueuse, est commercialisé, et il devient une queue de lotte.
Les petites baudroies commercialisées entières sont rares. On les trouve surtout sur les marchés côtiers. La queue de lotte est vendue entière et non dépouillée. Elle existe aussi surgelée, sans peau. Fraîche, une queue de lotte ne doit pas être dépouillée car sa peau la protège des brûlures de la glace.
Elle doit avoir un aspect mouillé, une chair légèrement rose, bien ferme et élastique. Toute trace de jaunissement signifie qu’elle n’est pas fraîche. Les joues de lotte (prélevées sur la tête) sont vendues au poids ou à l’unité. Elles se trouvent aussi surgelées. Le foie de lotte est lui commercialisé frais ou en conserve.
La lotte est rarement cuisinée entière. Elle est généralement préparée par le poissonnier : on la dépouille. Avant son utilisation, une queue de lotte est épluchée. La pellicule qui se trouve sous la peau et qui se rétracte à la cuisson doit, elle aussi, être retirée. Il en va de même pour celle des joues de lotte.
La lotte s’apprête de nombreuses façons ‒ pochée, à la nage, poêlée, au four, grillée, en papillote ‒ et s’accompagne volontiers de légumes.
La lotte donne lieu à des préparations classiques telles que la lotte à l’américaine ou la lotte au curry. La bourride sétoise, plat de pêcheurs et de pauvres, était à l’origine préparée avec une petite lotte entière, sa tête lui donnant son goût particulier et le foie servant à lier sa sauce. Les joues de lotte s’accommodent de la même façon que la queue, mais avec un temps de cuisson plus court.
Les queues de lotte se conservent entre 24 et 48 heures au réfrigérateur ou en chambre froide à 4 °C, sans être dépouillées afin qu’elles ne se dessèchent pas.
La lotte est un poisson maigre. Comme tous les poissons, elle est riche en protéines, en sels minéraux et en vitamines du groupe B.
Deux grandes espèces de baudroies existent, qui se distinguent surtout par leur taille. Toutes deux vivent sur des fonds meubles dans lesquels elles s’enfouissent, entre 20 et 1 000 m de profondeur.
Baudroie commune ou baudroie blanche ou baudroie d’Amérique ou lotte blanche ou diable de mers : C’est la plus grosse, elle peut atteindre jusqu’à 2 m et un poids de 50 kg. Sa peau est brun clair, marbrée de zones plus foncées, et sa chair est blanche. Elle vit dans l’Atlantique nord, de la Norvège à la Mauritanie, en Méditerranée et dans la mer Noire.
Baudroie rousse ou baudroie noire : Plus petite, sa taille moyenne évolue entre 30 et 40 cm. Ses flancs sont très foncés, sa chair est légèrement ivoirée. Elle vit plus dans l’Atlantique sud et aussi en Méditerranée. Les baudroies sont pêchées toute l’année, mais la meilleure saison se situe entre mars et mai.
Lote de rivière : L’orthographe du nom de ce poisson d’eau douce est variable, parfois avec un double « t » qui peut le faire confondre, à tort, avec la baudroie . On le trouve dans les lacs de Savoie (lacs du Bourget, d’Annecy, Saint-Jean, Léman). Son corps est allongé, sa peau brune, et son ventre blanc jaunâtre. Sa taille moyenne est de 25 à 35 cm, et son poids de 200 à 400 g.
Les recettes