Tendances food 2016 : du porridge, aux insectes en passant par les cocktails sans alcool

Vous aussi avez déjà été regardé avec un air circonspect lorsque vous commandiez un cocktail sans alcool ? Eh bien cette époque est désormais révolue ! L’année 2016 fera la part belle à ce parent pauvre de la mixologie. Peu inventif, basique voire sans intérêt, le cocktail sans alcool, ou mocktail, s’attend à couler des jours heureux. La 2e édition de la Paris Cocktail Week qui a débuté le 23 janvier dernier compte lui donner ses lettres de noblesse. Sirop de fruits maison, jus de fruits exotiques, eau de rose, épices, ginger ale, lait d’amandes, et jus de légumes seront les ingrédients phares de ces cocktails sans alcools tout aussi explosifs.

Rien de bien tendance, me direz-vous ! Détrompez-vous, surtout quand des salons de thé tout cosy comme La tarte se multiplient avec en tête de gondoles des cakes généreux, et lorsque de grands chefs pâtissiers s’emparent de ces gâteaux de grand-mère que l’on aime déguster avec un petit thé. Un détail qui n’a pas échappé à Sébatien Bouillet qui a inauguré [Goûter], son adresse lyonnaise dédiée aux madeleines, tartes, aux brioches et aux fameux cakes au mètre. Christophe Michalak a opté lui pour des cakes graphiques de forme oblongue pour 4/5 personnes déclinés en différents parfums : praliné-dulcey, chocolat-fleur de sel, caramel-pistache ou vanille.

La FAO recommande très sérieusement de manger des insectes les années à venir. Des réticences ? Il faudra pourtant vous y faire, d’autant que deux milliards de personnes en consomment quotidiennement. Les insectes sont une source de protéines non négligeable, en plus d’être une alternative pour assurer notre sécurité alimentaire. Si croquer dans un vers à soie ou un criquet vous rebute, sachez que Jimini’s a développé des barres gourmandes aux fruits secs et à la farine de grillons qui seront commercialisées début mars. De quoi séduire les réfractaires ?

L’an dernier la cuisine coréenne était sur toutes les lèvres, et cette année on prédit que la cuisine sichuanaise fera succomber la foodoshère. Nous prenons le contre-pied et misons plutôt sur une cuisine méconnue : la cuisine africaine. Mafé, thieboudienne, poulet yassa, mbongo tchobi, n’dolé, tiakri, injera, autant de plats phares – traditionnels ou revisités - de l’Afrique subsaharienne que de jeunes français s’attèlent à faire connaître aussi bien dans des restaurants (Café Dapper) que dans des foodtrucks (Black Spoon) ou des fast good (Afrik’N fusion).

Le combo cidre-crêpes a fait son temps ! Brut, demi-sec ou doux, le cidre peut accompagner un repas de l’entrée au dessert en passant par le fromage. Cette boisson à la robe dorée à base de jus de pomme fermentée sort de l’ombre et (re)prend du galon grâce à la persévérance de jeunes entrepreneurs comme les deux fondateurs de la Maison Sassy ou ceux de Appie qui proposent des cidres (ou poirés) 100% français et naturels au packaging léché et épuré pour consommateurs urbains pressés. Au fait, saviez-vous que le cidre du Pays d’Auge bénéficiait d’une AOP ? Bretagne, Normandie et Mayenne sont les régions stars de la production cidricole.

Se faire livrer de simples sushis ou une pizza ordinaire est en passe de devenir d’un ringard sans nom. Aujourd’hui, le must est de manger à la maison comme au resto. Pour cela, de nombreux sites ont pullulé sur la toile pour vous proposer de vous livrer, chez vous ou au bureau, des plats tout droit sortis de vos restaurants préférés. Deliveroo, Take eat easy, Foodora, voici la liste non exhaustive de ces nouveaux acteurs de la restauration rapide qui vous permettent de mettre les pieds sous la table pour déguster un parmentier patate douce / gorgonzola.

Le petit-déjeuner est le premier repas de la journée qu'il serait bien dommage de sauter. Pour tenir toute la matinée, misez sur le porridge (ou gruau), ces bouillies rassasiantes à base de flocons d'avoines gonflés dans de l'eau, ou du lait (vache ou végétal) à agrémenter de fruits. Autre bonne idée, le granola maison, ce mélange de fruits secs, de flocons d'avoines, de graines et de miel que vous pouvez utiliser comme topping sur vos yaourts ou vos compotes. Même Pierre Hermé a créé son Granola Ispahan parfumé à la rose et aux framboises.

Accompagner son repas d'un verre de vin ou de champagne pourrait bien devenir obsolète. Aujourd'hui, de nombreux établissements s'ouvrent à d'autres accords pour sublimer leurs plats. Adeline Grattard propose des accords mets-thé quand Dersou table sur ses cocktails pointus pour accompagner une cuisine de haut-vol. Et avec le fromage, épatez vos invités en leur proposant... de la bière !

L'hy(p)stérisation de la planète food a atteint son paroxysme chez les new-yorkais branchés qui ne jurent, depuis quelques jours, que par notre cassoulet national. Le 9 janvier, la Grosse Pomme célébrait d'ailleurs pour la troisième fois le National Cassoulet Day, pour le plus grand plaisir des amateurs de ce ragoût de haricots blancs cuisiné avec du confit de canard, de la saucisse de Toulouse ou du mouton (selon les villes). Alors êtes-vous plutôt cassoulet de Castelnaudary, de Carcassonne ou de Toulouse ?

Tête de veau ravigote, terrine de foie de volaille, gigot de 7h, pot-au-feu, baba au rhum, crème brûlée, île flottante, les recettes de la cuisine bourgeoise font leur grand retour ! Ces plats traditionnels qui n'ont jamais vraiment quittés la carte des bistrots authentiques, se modernisent entre les mains de jeunes chefs qui veulent leur donner un coup de fouet et ce, tout en les allégeant. Le Fooding, autorité en matière de tendance culinaires, parle de cuisine "faubourgeoise" : un juste milieu entre tradi et trendy.