Rencontre avec Thi-Yen N'Guyen du blog Religieuse et Tarte catin

Thi-Yen N'Guyen : Je souhaitais un nom qui rappelle très clairement la pâtisserie. Et comme j'aime l'originalité, j'ai essayé de trouver un jeu de mots entre deux desserts. De cette manière, je pensais que l'on retiendrait le nom du blog plus facilement. Et puis il n'y a pas que le jeu de mots en soi. Il y a aussi ce terme « vieillot » de « catin » un brin provocateur, surtout en face de « religieuse ». J'aime susciter les réactions.

Thi-Yen N'Guyen : J'ai consacré un blog à la pâtisserie parce que c'est très vite devenu une passion. Je surfais régulièrement sur les blogs d'amateurs et cela me donnait envie tout en me frustrant à la fois. J'ai donc sauté le pas lorsque je me suis dit que je voulais créer un blog qui me ressemble et où l'on pourrait trouver les recettes qui me plaisent, celles de chefs. J'ai débuté le blog quasiment en même temps que la pâtisserie. Et je m'y suis mise à fond. La première raison pour laquelle je l'ai créé est donc pratique. Plutôt que de fouiller dans les différents livres ou sites internet, je me suis dit qu'un blog me permettrait plus facilement de retrouver les recettes/bases de pâtisserie que j'aurais déjà effectuées. Ensuite, j'ai assez vite remarqué que la blogosphère n'était finalement pas si grande. On y fait de nombreuses rencontres et les blogueurs sont souvent très accessibles, surtout quand on est soi-même blogueur. J'ai d'ailleurs noué de véritables liens d'amitié avec plusieurs personnes passionnées. La deuxième finalité de ce blog est donc « humaine ». Enfin, il me semble que la pâtisserie de chefs dans les blogs n'est pas encore très répandue. J'aimerais vraiment démocratiser ce type de pâtisserie. Je suis persuadée que si j'y arrive tout le monde peut y arriver. C'est pourquoi la notion de partage me semble essentielle. Les pas à pas constituent un élément essentiel dans mon blog. C'est énormément de travail mais je crois que c'est ce qui rend mon blog attractif.

Thi-Yen N'Guyen : C'est exactement ça. Je me plais dans la difficulté. J'ai besoin de toujours repousser mes limites. C'est ainsi que je progresse. Je cherche constamment de nouvelles techniques, de nouvelles saveurs et associations de saveurs. Et puis, il y a cette montée d'adrénaline qui vous pousse à foncer comme quand vous faites une compétition. Parfois, je vois la pâtisserie comme une compétition avec moi-même. Et quand j'ai terminé un défi, j'ai besoin de m'en lancer un autre.

Thi-Yen N'Guyen : On me pose de plus en plus souvent cette question. J'y songe mais cela demande une qualité supplémentaire qui est la créativité, créativité qui révèle elle-même la sensibilité de la personne. J'ai déjà mis un temps fou à révéler mon visage et mon nom (et je serais toujours anonyme s'il n'y avait pas eu le concours !). Il faudrait donc accepter de s'exposer à des critiques personnelles. Je ne sais pas si je suis prête... Créer, c'est aussi se positionner, faire des choix. J'admire ces chefs qui s'investissent totalement dans leurs créations. Je trouve cela courageux de leur part.

Thi-Yen N'Guyen : Absolument. Nouvelle petite « notoriété ». Je commence à me poser des questions. Comment je souhaite que mon blog évolue ? Comment dois-je me positionner ? Qu'est-ce que j'accepte sur mon blog. Qu'est-ce que je refuse ? Est-ce que le fait que mon blog soit connu est important à mes yeux ? Pour tout vous dire, je n'avais pas l'intention de m'inscrire lorsque j'ai pris connaissance de ce concours. Il existe des milliers de blogs sur la pâtisserie dont beaucoup sont de haute qualité. Moi qui suis hyper perfectionniste, je ne vois que les défauts de mon blog et je suis une éternelle insatisfaite ! Alors loin de moi l'idée de penser que je pouvais prétendre à ce titre. D'ailleurs, je crois que le choix a été difficile... Ce sont finalement des lecteurs qui ont insisté pour que j'y participe. Ils y ont tellement cru que j'ai fini par céder et je les en remercie ! Comme quoi, je peux dire que cette « victoire » n'est pas personnelle.

Thi-Yen N'Guyen : L'Atome de Benoît Charvet. Le chocolat en tant que matière structurante est excessivement difficile à travailler. Cela demande de savoir gérer le temps et surtout la température, car ces deux facteurs peuvent aussi bien être vos alliés que vos ennemis. Quand je me suis lancée le défi de le réaliser, je me suis tout de suite dit « tu es folle, ce n'est pas de ton niveau ». Et effectivement, ce fut très compliqué. Mais lorsque l'on veut s'attaquer à la pâtisserie de chefs, il faut de la ténacité et de la patience. Et ça, je crois en avoir pas mal.

Retrouvez Thi-Yen N'Guyen sur son blog Religieuse et Tarte catin et sa page Facebook.